C’est une activité très intéressante, car elle nécessite de bien connaître les règles en matière de photographie, du moins si on souhaite se démarquer de la concurrence. Combien de fois avez-vous consulté une annonce immobilière, et constaté que les images ne donnaient absolument pas envie de visiter les lieux ? Combien de restaurants présentent des photos de salles exiguës et sombres alors qu’en réalité elles sont très conviviales ? Avec l’importance toujours grandissante d’Internet et de l’image, nos besoins ont évolué et aujourd’hui il n’y a pas que dans les magazines spécialisés qu’on doit retrouver des belles photos d’intérieur. J’ai de plus en plus de clients qui me demandent ce genre de prestations, et leurs besoins sont divers : vente, location, Airbnb, site internet de leur activité, etc. Je dois m’adapter à chacun, avec le même impératif en tête, donner envie à celui qui regarde. Comment capter la lumière ? Quels réglages privilégier ? Quel matériel acheter ? Je vous donne des conseils pour savoir comment photographier un bien immobilier. Vous apprendrez les essentiels pour donner à cette discipline ses lettres de noblesse, et satisfaire vos clients, si vous souhaitez vous lancer. Enfin, comme d’habitude, je vous donne une liste de 10 astuces qui vous seront très utiles sur le terrain.

Le matériel et les réglages

Les appareils compacts actuels sont performants et vous permettront de faire de belles photos. Cependant, si vous souhaitez faire la différence face à la concurrence, je vous conseille d’utiliser un appareil reflex ou semi-reflex. Vous pourrez changer d’objectifs, effectuer certains réglages importants vous-même, et éditer vos images. Vous serez donc paré pour toutes les situations, et croyez-moi, la photographie immobilière n’est pas de tout repos. Vous devrez faire avec la météo, les éclairages, les meubles encombrants, etc.

Quel objectif pour des photos d’intérieur ou de bâtiments ? Posez-vous la question suivante : que recherche-t-on en photo immobilière ? À mettre en avant les espaces et les volumes. Le grand angle est donc ici un incontournable. Il donne de l’ampleur aux pièces, et offre la grande profondeur de champ nécessaire à la discipline. Ensuite, ayez à votre disposition suffisamment de focales pour palier chaque situation, car vous devrez photographier des pièces, des extérieurs et des détails comme une baignoire ou une céramique. Les objectifs qui m’accompagnent vont donc souvent du 14 mm au 200 mm. Enfin, le trépied doit faire partie du matériel d’un bon photographe immobilier. Il vous apportera la stabilité dont vous avez besoin pour préparer vos réglages et obtenir une image impeccable, même en cas de faible luminosité. Il vous aidera également à obtenir une ligne d’horizon bien droite, et à prendre vos clichés à des hauteurs différentes si c’est nécessaire. Quant au flash, il y a débat, certains ne l’utilisent jamais, d’autres le jugent indispensable. Je suis de ceux qui le bannissent.

Pour les réglages, je vous conseille déjà de travailler en mode manuel, car vous voudrez gérer la quantité de lumière qui passe dans l’appareil. Pour se faire, vous avez deux options : 

1. Choisir une ouverture suffisamment grande pour démarrer, et faire quelques essais. C’est toujours mieux de partir d’une base, et vous pourrez ensuite modifier vos paramètres pour obtenir le résultat souhaité ;
2. Privilégier une vitesse très lente pour faire entrer le maximum de lumière dans l’objectif, et partir sur une ouverture relativement faible. C’est la méthode que j’utilise le plus.

En complément, la sensibilité ISO est un bon moyen de rendre une image plus lumineuse. De façon générale, gardez vos réglages à 100 ou 200. Mais si les pièces sont très sombres, monter la sensibilité vous aidera, à condition de faire attention aux bruits.En ce qui concerne les prises de vues à l’extérieur, le soin à y apporter sera le même. Je vous conseille de lire mon article sur la photographie de paysage, vous y trouverez des informations très utiles.

10 astuces pour réussir ses photographies immobilières

Comment réussir ses photos d’intérieur ? Quelles techniques utiliser pour mettre en valeur l’extérieur d’une maison ? Réaliser de beaux clichés d’appartements meublés, valoriser le mobilier moderne ou ancien, ou faire ressortir la force d’une façade sont les défis quotidiens du photographe immobilier. Il doit attirer l’attention sur certains détails, permettre au spectateur de visiter les lieux avec de simples images, et travailler sa composition pour qu’elle corresponde aux besoins de son client. Confortable, solide, moderne, traditionnel, unique… sont autant de mots qu’il doit illustrer avec ses clichés. Gardez également en tête qu’il doit avoir l’air professionnel, et gagner la confiance de ceux qui le rémunèrent. Il doit donc produire un travail impeccable, et si possible, original. Voici 10 astuces pour vous aider à réussir vos photographies immobilières :

1. Apportez un soin particulier aux lignes. Elles doivent être droites, parallèles, et donner une belle impression de perspective. Faites également bien attention à la ligne d’horizon ;
2. Choisissez un cadrage paysage, il donnera plus d’ampleur à l’image. Et utilisez les techniques de composition qui s’y rapportent (voir les 3 règles reprises dans mon article sur la photo de paysage.) ;
3. De façon générale, photographiez à hauteur d’homme. Pensez que le spectateur doit s’imaginer en train de visiter l’endroit. Certaines pièces ou détails se prêtent toutefois à une autre composition, alors n’hésitez pas à vous baisser, ou à vous surélever, si besoin ;
4. Les lieux doivent être rangés et propres. Cela va de soi pour certains, mais beaucoup moins pour d’autres, alors parlez-en avec les intéressées avant la séance ;
5. Faites attention aux surfaces vitrées. Les miroirs, les écrans, les cadres, etc., sont autant de surfaces où vous-même, ou votre flash, peuvent se refléter, et ça n’est pas très esthétique ;
6. Les animaux de la maison ne doivent pas apparaître sur les photos. Certaines personnes peuvent avoir peur des dégâts qu’ils pourraient y avoir fait, ou tout simplement ne pas les aimer ;
7. Faites attention à l’avant-plan. Il ne doit pas être encombré, et ne doit pas prendre l’avantage sur le reste. N’oubliez pas que le travail du bon photographe est aussi de guider le regard du spectateur ;
8. Pensez à l’internaute mobile. À moins de photographier pour un magazine papier, une grande partie des personnes qui verront votre travail le feront sur leur smartphone. Réfléchir à votre composition avec cet élément en tête peut être un bon moyen de vous démarquer ;
9. Faites attention au jour et à l’heure de votre séance. En effet, pouvoir profiter pleinement d’une belle lumière naturelle est un gros avantage que ce soit pour les photos à l’intérieur ou à l’extérieur. Et si votre client vous offre le luxe de vous contacter suffisamment à l’avance, utilisez les saisons à votre avantage ;
10. Soignez les détails. Dans l’immobilier, une boiserie, une cheminée, un jardin intérieur ou une vue d’exception peuvent faire toute la différence. Mettez en avant ces spécificités et ces atouts grâce à votre savoir-faire. Gardez toujours à l’esprit que vos photos sont faites pour vendre.

Comment photographier un bien immobilier ? Apprenez à maîtriser la lumière

C’est l’élément primordial dans le domaine qui nous intéresse. Elle permet de présenter les détails d’une pièce et donne une impression d’ouverture sur l’extérieur. Une image trop sombre dans une annonce fera renoncer un éventuel acheteur. Une photographie surexposée gommera les lignes et rendra invisibles certains éléments de votre composition. Pour réussir des photos d’intérieur, et faire de belles photos immobilières, il faut savoir utiliser la lumière. Que ce soit lors de la prise de vue ou en post-traitement, je vais vous donner quelques conseils et astuces pour faire d’elle votre alliée.

Quelles techniques pour des photos d’intérieur lumineuses ?

Assurez-vous déjà de tirer profit de toute la lumière naturelle que vous pouvez en ouvrant les stores, les volets et les rideaux. Pensez également à allumer les lampes. La lumière artificielle diffuse apportera du cachet en plus d’être une source lumineuse parfois suffisante pour réussir vos clichés.

Si la lumière ambiante est trop faible, vous pouvez utiliser une lampe de photographe. J’utilise moi-même parfois une LED à variateur. Sa puissance et son rendu sont intéressants, et je peux jouer sur les températures. Son emploi reste situationnel.

Ensuite, pensez au temps de pose. C’est vraiment le plus important selon moi. Si vous optez pour une grande ouverture, adaptez la vitesse en fonction afin de profiter de ce grand apport lumineux dans l’objectif. Je vous encourage cependant à essayer les longs temps de pose avec petite ouverture (f/16 au minimum.). Vous pouvez aussi augmenter la sensibilité ISO et modifier manuellement l’exposition pour mettre toutes les chances de votre côté. 

Une dernière solution est le HDR ou bracketing d’exposition. C’est une excellente technique pour créer du contraste et de la luminosité en conditions difficiles. Il s’agit de prendre plusieurs clichés de la même composition à des expositions différentes, et de les fusionner en post-traitement. Si vous voulez plus de détails, je vous renvoie à mon article sur la photographie de paysage, j’y ai consacré un chapitre. Ce n’est pas une méthode de débutant, et on peut lui reprocher de donner des résultats parfois peu naturels, mais elle est éprouvée et efficace. Certains appareils photo proposent d’ailleurs un mode HDR. C’est un bon moyen de découvrir la technique sans se lancer dans l’édition d’images, même si, évidemment, les résultats ne sont pas du même niveau.

Le contre-jour

Il peut aider le photographe à faire de très jolis clichés (lire, notamment, mon article sur la photographie de portrait.), mais en immobilier, il peut facilement ruiner une image. En effet, la source de lumière devient trop forte et gomme une partie de la composition, diminuant ainsi son intérêt.

Une solution est de surexposer la photo. En effet, en raison du fort contraste entre la fenêtre très lumineuse et le reste de l’image, votre appareil va compenser, et rendre la pièce très sombre. Pour contrer ce problème, changez manuellement l’exposition. Vous allez surexposer la fenêtre ou la baie-vitrée, mais le reste de la pièce sera lumineux. Malheureusement, cette technique rend la vue de la fenêtre beaucoup moins visible. Ce n’est en général pas un problème, mais si c’était le cas, le post-traitement est la solution. Cela demande toutefois de la technique, et du temps. J’attire d’ailleurs votre attention sur le fait que vous ne devrez pas hésiter à approfondir vos connaissances dans ce domaine, car il a une très grande place dans cette branche de notre profession.

La profondeur de champ en photo immobilière

Pour rappel, c’est la distance entre l’avant et l’arrière-plan. Jusqu’à maintenant, je vous ai vanté les mérites d’une faible profondeur de champ (lire mon article sur la photographie animalière, par exemple.), mais aujourd’hui, nous recherchons l’opposé. Pour bien photographier un appartement ou une maison, chaque détail doit être visible, et on doit valoriser les lignes et les volumes. Il faut donc que chaque plan de l’image soit net. En plus d’utiliser un objectif grand angle (ou une focale courte si vous n’en possédez pas encore.), certains réglages sont à privilégier pour obtenir les meilleurs résultats. Ainsi, choisissez l’ouverture la plus grande possible (c’est-à-dire les petites valeurs, jusqu’à de f/8.), et adaptez la vitesse d’obturation en fonction. Voici encore une bonne raison pour toujours avoir un trépied avec vous, car les temps de pose peuvent vite devenir longs, or plus la vitesse est lente, plus les risques d’images floues sont élevés.

J’arrive au bout de cet article. Finalement, comment bien photographier un bien immobilier ? Il vous faudra un soupçon de matériel, quelques connaissances techniques, et beaucoup de rigueur. Le soin apporté à la composition est primordial pour quiconque souhaite se démarquer et proposer un travail net et haut de gamme. J’insiste également beaucoup sur l’importance de la lumière. Elle est l’alliée ou le pire cauchemar du photographe immobilier qui devra travailler avec tous les outils à sa disposition pour la maîtriser, et ainsi palier toutes les situations. Vous l’avez compris, la photographie immobilière est une discipline exigeante. L’imaginiez-vous ainsi ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire. Et, bien évidemment, je reste à votre disposition pour toute demande professionnelle.

Nicolas.