La photographie culinaire : comment bien débuter ?

C’est une discipline de plus en plus pratiquée, et certains en ont fait un art. Je suis photographe professionnel et de plus en plus d’artisans font appel à mes services pour mettre en avant leur cuisine et leur savoir-faire. Quand on est amateur, il y a des périodes plus propices que d’autres pour s’y mettre. Noël et les fêtes de fin d’année en font partie. La photographie culinaire est assez simple à appréhender, j’ai donc voulu vous proposer un guide rapide avec 5 conseils pour bien débuter, et un petit focus sur ma façon de pratiquer. Que vous vous lanciez dans l’aventure du blog de pâtisserie, que vous souhaitiez honorer la bûche de Noël maison de votre compagnon, ou que vous vouliez partager vos petits plats sur Instagram, vous trouverez des astuces concrètes qui vous aideront à vous lancer.

illustration de la photographie culinaire avec la photo d'une assiette sur une jolie table

5 conseils pour bien débuter

Tout d’abord, sachez que pour vous lancer et produire de belles images, vous n’aurez pas besoin d’un matériel coûteux. Un smartphone, un petit trépied et un bon flash externe (ce qui reste toutefois un investissement.) vous suffiront pour commencer. Évidemment, si vous aimez la photographie et que vous souhaitez investir dans un boîtier et quelques bons objectifs, n’hésitez pas. C’est aussi une discipline qui ne nécessite pas de longues heures de travail en post-traitement. Vous allez le voir, une séance se prépare avec beaucoup de précision. La correction des clichés ne devrait donc concerner que quelques problèmes de contrastes, la balance des blancs ou le gommage de petits détails. Il vous faudra parfois redonner de l’éclat aux couleurs, ou de l’intensité au noir. C’est à peu près tout. Sans plus attendre, voici donc mes 5 conseils pour bien débuter en photographie culinaire :

1. Cuisinez et observez

Rien de mieux pour comprendre comment mettre en scène et sublimer un sujet que de le connaître, n’est-ce pas ? Alors, cuisinez et observez. En étudiant les plats, mais aussi chaque ingrédient et chaque étape de son élaboration, vous verrez plus facilement les détails importants que vous pourrez utiliser pour votre composition : une mie bien aérée, la vapeur qui s’échappe d’un plat chaud, la brillance d’une crème, une belle croûte, des bulles, etc. En procédant ainsi, vous allez alors découvrir à quelle étape un aliment est le plus photogénique, et peut-être même en faire le héros de votre séance. Vous pourrez également mieux appréhender les textures, et vous saurez capturer les meilleurs moments d’une préparation pour finalement raconter l’histoire qui se cache derrière l’assiette.

2. Soignez la mise en scène

Elle est très importante, car elle sublime le sujet. Vous devez en soigner chaque détail, mais veiller à ne pas alourdir l’ensemble. Le plat doit pouvoir s’exprimer. Un logiciel de post-traitement vous sera utile pour supprimer les taches, les miettes et les autres petits défauts que vous auriez pu oublier. Si vous manquez d’inspiration, pensez à Instagram ou Pinterest, mais n’hésitez pas à vous lancer dans votre propre composition :

  • racontez l’histoire du plat avec les ingrédients qui le composent ; 
  • dressez une table pour souligner la convivialité ;
  • mettez en scène chaque étape de la préparation ;
  • restez minimaliste en ne shootant que l’assiette pour détailler chaque élément du plat…

Vous verrez qu’il existe de nombreuses manières de s’exprimer dans ce domaine. Tout dépend du contexte, et de la demande du client.

photo d'un cocktail rose pour illustrer la photographie culinaire

3. Trouvez le bon angle

C’est primordial en photographie culinaire. En faisant des essais, vous constaterez qu’un plat s’exprime beaucoup mieux selon l’angle de prise de vue choisi. Il faut prendre en compte la composition, la présentation du sujet (assiette, bol, etc.), et le message qu’on cherche à transmettre. Voici 3 angles de vue classiques qui font mouche à tous les coups :

  1. Au-dessus du sujet. Cet angle donne une autre dimension à votre scène et on le retrouve partout sur la toile. Faites bien attention à rester parallèle à la composition.
  2. Frontal. Vous êtes en face du sujet, à son niveau. Idéal pour certains plats, il demande une bonne gestion de la profondeur de champ.
  3. Incliné à 30°, soit légèrement au-dessus de l’assiette. C’est un angle de prise de vue très utilisé, car il donne un aspect naturel à une scène. Si vous souhaitez intégrer le décor, prenez simplement plus de recul. La règle veut qu’on place celui-ci au-dessus de l’élément principal en cas de cliché au format portrait, et à gauche et à droite en cas de format paysage.

4. Faites attention à la lumière

Je crois que j’aborde le sujet à chaque article, et une fois de plus je ne peux pas passer à côté, tant son rôle est important ici. Utilisez la lumière naturelle si vous pensez qu’elle met en valeur votre sujet. Sinon, n’oubliez pas que vous avez de nombreux outils à votre disposition pour la compléter ou la remplacer : spots LED, flash, trépied, fond blanc, réflecteur, etc. Faites des essais et observez. Une assiette ou un verre ne dévoileront pas la même chose selon l’emplacement des sources lumineuses et leur intensité, profitez-en. Pensez également à respecter les couleurs naturelles de ce que vous photographiez. Il vous faudra quelques essais pour apprendre à gérer vos lumières artificielles et votre flash, mais ça deviendra rapidement un jeu d’enfant. 

5. Soyez rapide

Un plat est vivant et se modifie rapidement. La glace fond, une assiette chaude et fumante se refroidit, la graisse brillante se fige… Il y a autant de manières que de recettes pour gâcher le travail du photographe culinaire. La préparation de votre shooting est donc très importante : quand le sujet est placé, vous ne devez plus avoir qu’à appuyer sur le déclencheur. Placement des lampes, réglages de votre boîtier, mise en scène… tout doit avoir été réglé en amont. 

Si vous avez des questions sur les réglages en photographie culinaire, je vous encourage à lire certains de mes précédents articles, vous y trouverez toutes les informations dont vous avez besoin. Mes guides sur le portrait et la photo animalière abordent notamment les questions de focale, d’ouverture, et de profondeur de champ.

La photographie culinaire : ma pratique

chaque artisan travaille différemment et a ses outils préférés. J’avais donc envie de partager avec vous ma façon de pratiquer la photo culinaire. J’ai deux méthodes de travail, que je mets en pratique selon les plats et les demandes de mes clients : que veulent-ils mettre en avant ?

gros plan d'un cocktail pour illustrer la photographie culinaire

Pour un rendu naturel

Pour les shootings à l’intérieur comme à l’extérieur, j’exploite la lumière naturelle autant que possible, et je la complète artificiellement. Mais, je peux très bien n’utiliser que des lampes. Ma préférence va aux LED avec variateurs d’intensité. Elles me permettent de travailler la température lumineuse pour mettre en valeur les couleurs chaudes ou froides. Cette façon de procéder donne un résultat très doux à l’image. Elle fait ressortir l’authenticité des plats, provoque des ombres et crée des contrastes légers et flatteurs. Ce genre de shooting se fait sur trépied, et privilégie les longs temps de pose.

Pour un rendu plus dynamique

Je pense que je me sers du flash en photo culinaire dans 20 % des cas. Il est très utile pour figer une scène et créer des effets impossibles en cas de longs temps de pose. C’est l’idéal, par exemple, pour capturer l’écoulement d’un liquide, ou mettre en valeur une belle salade verte croquante jetée dans un plat. Je trouve aussi qu’il peut donner une image très vivante à une préparation, en faisant exploser les contrastes et les couleurs.

La photographie culinaire est donc une très jolie façon d’exprimer son art, en mettant en valeur un plat et ce qui le compose. Pour vous aider à bien débuter, j’ai choisi de vous donner des astuces concrètes pour préparer au mieux vos séances, sans vous submerger de détails techniques. Avez-vous trouvé cela utile ? Partagez vos idées et vos plus belles photos. Je reste évidemment à votre disposition si vous souhaitez me confier un projet.

Nicolas.

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